Voici un article atypique, mais il m’est arrivé l’autre jour une petite mésaventure qui, si elle a bien fait rire mes proches, m’a semblée très révélatrice. L’acte manqué parfait. Je vous explique.
Il y a un peu plus d’une semaine, je monte, un peu avant 9h, dans un train pour Paris ; je me rends à une habituelle journée de réunion/collaboration. Cette date avait été préétablie par planning. J’avais reçu un texto le lundi qui demandait si je pouvais venir à Paris le vendredi. J’envoie plusieurs mails dans la semaine du genre : faire ceci pour vendredi ce sera trop juste, ordre du jour de la réunion de demain, etc. Je monte dans le train et m’aperçois qu’un monsieur est assis à ma place. Je m’étonne poliment, il me propose de m’assoir sur ses genoux ( !??? Très c…, non ?). Est-il utile de le préciser, je décline et me trouve une autre place sans plus de contrariété. Puis j’envoie un message pour signaler le léger retard du train et… je coupe mon téléphone comme toujours dans ce contexte.
¼ d’heure avant d’arriver je rallume mon téléphone… et constate en lisant les messages que je ne suis pas attendue ! J’ai pris le train avec une semaine d’avance (ce qui explique le type poli à « ma » place C.Q.F.D.) J’ai échangé des mails avec ma collaboratrice pendant une semaine sans que l’on parle de la même date et sans que ni l’une ni l’autre ne s’en rende compte… Vous y croyez-vous ? Ben si.
Bon, à l’arrivée je me suis rendue chez mon client tout de même, nous avons bossé un peu, discuté, j’ai acheté un billet retour pour la fin d’après-midi et ai filé chez mon frère à deux pas du Canal Saint-Martin.
Au final, j’ai passé une journée de « rien ». J’ai perdu MON TEMPS. J’ai marché un peu dans Paris. C’est mon frère qui m’a fait à manger (c’est quand même pas tous les jours que quelqu’un me fait à manger) et c’était bon ;-). Je ne me suis occupée de personne hormis le soir en rentrant. J’ai à peine travaillé. J’ai regardé le temps filer. Je suis rentrée dans un magasin de jolies choses du nom de Made by moi (Dieu, les sacs à main – et les bracelets plus abordables). J’ai acheté des autocollants pour mes loulous chez Hema. J’ai lu un magnifique livre dans le train (pour ceux qui veulent pleurer : Maylis de Kérangal, Réparer les vivants). J’ai écouté de la musique. J’ai perdu MON TEMPS.
En fait, du temps à perdre, même si j’aime le savourer, j’en ai peu… Voire pas. Mais là, contrainte et forcée, je l’ai perdu quand même. Et ça n’était pas désagréable. Mon petit doigt me dit que j’en avais certainement grand besoin. Sauf que, sans ce « loupé », je ne me le serais sûrement pas autorisé.
Alors, selon vous, que disent de nous nos actes manqués ?
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